Elle revient toujours, la colère
Bonjour ! Voici la troisième édition de Novelita, la lettre du vivant dans tous ses émois.
Vous avez peut-être découvert mes écrits à travers Le Monde ou ailleurs, via mes livres ou sur LinkedIn… et je suis heureuse de vous retrouver ici.
Novelita souhaite partager des histoires qui parlent de ce qui nous lie intimement, et de ce qui peut nous sauver au-delà des simples opinions ou indignations.
Les premières éditions vont pousser avec vous, afin de trouver le ton, la formule et ce qui pourrait vous tenir en haleine. N’hésitez pas à m’encourager ou à me guider, et à me partager vos envies éventuelles, je repars avec joie d’une page blanche, elle nous appartient.
Je ne pensais pas vous écrire de nouveau si vite, mais les annonces gouvernementales de la semaine dernière m’ont incitée à le faire, avec une anecdote que je voulais vous partager tant elle est révélatrice, à mes yeux, des discours insidieux dont je vous parlais il y a une semaine…
La scène se passe à Paris, en mars 2022. Je ne l’ai jamais racontée publiquement, mais elle m’est revenue à force de voir et d’entendre partout Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, au sujet de la colère agricole.
S’il est plus juste d’ailleurs de parler de colères agricoles… c’est de ma colère dont je voulais vous parler ce matin.
Une colère que j’ai sentie monter en moi un jour où j’étais invitée à parler écologie et nouveaux récits dans un festival qui se déroulait dans un lieu branché de Paris, près de la gare de Lyon.
La période est intense - un boulot à temps plein dans une jeune rédac, la sortie d’un livre, des cours à donner… je n'ai pas pu préparer mon intervention en amont. J’arrive donc une heure en avance pour m’immerger dans l’ambiance et réfléchir à mon propos.
À ma décharge, l’animatrice de la rencontre ne m’a pas briefée non plus pour préparer les échanges. Elle m’accueille chaleureusement et me précise le déroulé : deux “jeunes pour le climat” interviendront en premier, suivis du responsable d’une organisation aidant les entreprises sur les questions de biodiversité, et enfin, un partenaire de l’événement.
Mince. Ce détail m’avait échappé.
Le partenaire en question ? L’interprofession de la filière céréalière française, regroupant producteurs, collecteurs, transformateurs et exportateurs. Son président en personne sera sur scène.
Pour parler nouveaux récits.
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